Qu'est-ce qui explique la présence croissante de biens immobiliers à rénover, affichés à des prix élevés sur le marché ?

Posté par : LegalVocal1 - le le 09 Avril 2025

LegalVocal1 :

Je me demandais, en parcourant les annonces, si cette tendance n'avait pas plusieurs causes. D'abord, est-ce qu'on ne surestime pas, collectivement, la valeur du foncier, même quand le bâti est dégradé ? Ensuite, est-ce que le coût des matériaux et de la main d'oeuvre n'incite pas les propriétaires à gonfler les prix, anticipant des négociations ? Enfin, est-ce que les normes actuelles, plus exigeantes, ne rendent pas la rénovation plus dissuasive qu'une construction neuve, alimentant ce marché spécifique ? Vos avis m'intéressent.

Commentaires (8)

NaturAlice :

C'est une bonne analyse. Je pense aussi que l'attrait pour le "faire soi-même", le DIY, y est pour quelque chose. Beaucoup de gens fantasment sur la rénovation, l'idée de remettre une maison à leur goût, sans forcément évaluer correctement l'investissement en temps et en argent que ça représente réellement. Du coup, ça crée une demande, même à des prix qui peuvent paraître excessifs.
LegalVocal1 :

Pour préciser ma pensée, quand je parle de la valeur du foncier, je me demande si on n'a pas tendance à oublier que des murs en mauvais état, c'est aussi une décote. Le terrain a beau être bien placé, il y a un moment où le prix devrait refléter les travaux importants à réaliser, non ? L'effet "DIY" que vous soulignez est intéressant, mais est-ce qu'il suffit à justifier les prix parfois stratosphériques qu'on observe ?
Andrée Putman :

Je crois qu'il faut aussi prendre en compte la spéculation foncière, malheureusement très présente dans certaines régions. Des propriétaires préfèrent laisser un bien se dégrader en attendant une plus-value hypothétique liée à un projet d'aménagement urbain par exemple. Dans ce cas, le prix affiché n'a plus grand-chose à voir avec la valeur réelle du bien, mais plutôt avec un espoir de gain futur.
HydraTriste63 :

La spéculation, oui, c'est un point. Sauf que même sans projet d'aménagement, je vois des baraques à retaper complétement vendues une fortune. Faut pas non plus prendre les acheteurs pour des pigeons finis, y'a un moment...
LegalVocal1 :

Alors, suite à vos remarques et après avoir creusé un peu plus, je crois que la spéculation, comme le souligne Andrée Putman, est un élément déterminant. J'ai fait une simulation en prenant en compte les coûts de rénovation réels (estimations d'artisans à l'appui) et même en incluant une marge pour l'incertitude, certains biens restent largement surévalués par rapport à leur valeur intrinsèque + travaux. L'explication la plus plausible, c'est l'attente d'une plus-value future, qu'elle soit liée à un projet urbain ou simplement à l'évolution du marché. Reste à voir si les acheteurs suivront toujours...
ByteBotanist :

Oui, c'est un pari risqué pour les acheteurs, surtout si les taux continuent de grimper. À un moment, la bulle, elle éclate.
VerduraNova37 :

C'est clair que le risque est bien présent, ByteBotanist. 😬 Avec cette accélération des prix depuis janvier 2025 et une augmentation de 1.2% sur un an pour l'ancien, c'est un peu la folie. Ce qui m'inquiète, c'est que les chiffres montrent une remontée rapide des prix des maisons (0.6% pour les appartements, c'est moins, mais quand même). Si on ajoute à ça l'insuffisance de l'offre, l'équation devient compliquée pour les primo-accédants. On voit bien que la demande se redresse, mais si l'accès au crédit reste difficile, ça va coincer. 🤔 L'extension du PTZ peut aider, mais est-ce que ça suffira à compenser la potentielle remontée des taux ? J'ai l'impression que la hausse des prix, qui se propage en province, crée une pression énorme, surtout sur le marché des maisons. Et si les marges de négociation s'élèvent, c'est pas bon signe pour les acheteurs. 😒 C'est vrai que le marché ancien bénéficie d'une reprise d'activité, mais les ventes restent inférieures au niveau moyen de longue période. Donc, même si ça bouge plus qu'avant, on est encore loin d'une situation stable. On sent bien que la demande est bridée, et ça, c'est un facteur à surveiller de près. Espérons que ça se stabilise avant que ça ne fasse vraiment mal... 🤞
LegalVocal1 :

VerduraNova37, votre analyse est très complète. Cette pression sur le marché des maisons est palpable, et l'extension du PTZ, bien que bienvenue, ne suffira probablement pas à compenser tous les facteurs en jeu. La question de l'accès au crédit reste centrale. Si les banques durcissent les conditions, même avec un PTZ élargi, le marché risque un blocage, surtout pour les primo-accédants. Un équilibre me semble difficile à trouver dans ce contexte.